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The Twilight Saga : Sunrise [Renesmée et Jacob]

31 juillet 2010

Chapitre 3 : Amis

Je commençais à m’intégrer. Pour la première fois de ma vie, je m’intégrais peu à peu dans le monde des humains que je connaissais si mal.

-          - Tu n’as jamais fait une soirée pyjama ?

Leïla continuait de me poser des tonnes de question sur moi et sur ma vie après un mois ensemble. Tous les midis, elle et Dan partageaient ma table et de temps en temps, certaines de ses amies nous rejoignaient. Leïla avait des tas d’amies. Elle ne pouvait traverser un couloir sans être hélé par quelqu’un. Elle m’impressionnait, elle était tellement à l’aise avec les gens, tout le contraire de moi et de son frère.

-          - Je vais en organiser une, rien que pour toi, lança-t-elle au milieu du déjeuner.

-          - Non, non. Leïla, ce n’est pas nécessaire, je t’assure.

-          - Bien sur que si. Je vais organiser tout ça pour ce weekend. Chez toi ou chez moi ?

Je paniquais. Hors de question de passer la nuit entourée d’humains sans défense, les journées étaient déjà difficiles à supporter.  Et c’était encore plus hors de question d’inviter des humains à la maison.  Heureusement Dan vint à mon secours.

-          - Laisse la tranquille, Leïla. Elle est là que depuis un moi, laisse lui encore un peu de temps pour s’intégrer.

- Elle sembla hésiter une minute mais devant ma mine apeurée, elle céda.

-          - Très bien. Mais on en aura une avant la fin de l’année.

-          - D’accord, soupirais-je heureuse de voir cette discussion close pour le moment.

-          - Bon je dois y aller, Matt m’attend.

Matt était le petit ami d’Emilie avec lequel elle était depuis quelques mois déjà. Elle alla donc le rejoindre à la table des footballeurs et nous laissa Dan et moi seuls. J’aimais de plus en plus passer du temps avec lui. Il était différend de tout ce que je connaissais. Il était calme et discret. Tout le contraire de Jacob. Et il semblait apprécier ma présence au moins autant que j’appréciais la sienne. Ça devait être ça avoir un ami.

-          - Tu as commencé le devoir d’histoire sur la guerre de sécession, me demanda-t-il alors que nous sortions de notre dernier cours.

-          - Non, pas vraiment. Et toi ?

-          - J’avoue que je suis un peu perdu. Je ne sais pas trop par quoi commencer.

-          - Si tu veux, mon pè… oncle Edward peut nous aider, il s’y connait en histoire.

-          - Sérieux ?

-          - Oui.

Il ne me restait plus qu’à convaincre mon père. Ça n’allait pas être facile. J’attendis que ma mère aille chasser le soir même pour lui en parler. Il était assis sur le canapé et regardait les informations. J’aimais l’observer. Il ne bougeait pas, c’était comme si il était une statue.

-          - Papa ?

-          - Mm ? dit-il sans bouger.

-          - J’ai quelque chose à te demander … commençais-je.

-          - Je sais.

Il se tourna vers moi et me sourit.

-          - Et ?

-          - Eh bien, commença-t-il, je ne sais pas si c’est une bonne idée.

-          - Pourquoi ? Toi et maman m’avez dit que je devais avoir une vie normale, non ? Eh bien quoi de plus normal que d’inviter un ami à la maison pour travailler sur un devoir ?

Il se mit à rire, j’adorais l’entendre rire. C’était si rare. Il avait toujours l’air si sérieux, coupable. Je savais qu’il détestait être ce qu’il était et que seuls ma mère et moi rendions sa vie plus facile.

-          - Nous sommes tout sauf une famille normale, Renesmée, tu le sais bien. Et notre maison est comme un sanctuaire, le seul endroit où nous n’avons pas à nous cacher, où nous sommes en sécurité. Alors amener un inconnu …

-          - Ce n’est pas un inconnu. C’est mon ami, lui dis-je en prenant sa main.

Je lui montrais tous les moments que j’avais passés avec Dan, la façon dont il me faisait me sentir et la confiance que j’avais en lui. Je voulais qu’il comprenne.

-          - Bien, je rends les armes. Il peut venir.

Je me jetais à son coup.

-          - Merci !

-          

             - Qu’est-ce qu’il se passe ici ?

Jacob venait d’arriver. Il ne portait qu’un short ce que mon père n’appréciait guère et cela depuis toujours d’après ce qu’on m’avait dit.

-          - Rien du tout, lui répondit mon père en se levant. Je vais aller rejoindre Bella, il vaut mieux que je sois rassasié si tu dois passer la soirée avec nous, ajouta-t-il avant de sortir par le balcon.

Jacob alla directement à la cuisine et se prépara un sandwich. Je le rejoignis. L’odeur même de la nourriture humaine avait le don de me rendre malade mais je m’y étais peu à peu habitué et puis l’odeur de Jacob était plus forte, plus agréable.

-          - T’en veux un ? me demanda-t-il quand il eut avalé sa première bouchée.

-          - Non merci.

-          - Tu préférerais un croc, ajouta-t-il en tendant son cou.

Je grognais à la vue du sang chaud qui battait au creux de son cou. Mon corps tout entier se figea. Une partie de moi voulait se jeter sur Jacob pour m’abreuver mais j’avais assez d’expérience pour me contrôler. Je me levais et quittais la pièce.

-          - Nessie ?! Je plaisantais, me dit-il après m’avoir rejoint sur le canapé.

-          - Ça n’a rien de drôle, Jake.

-          - Désolé.

-          - Tu crois que c’est facile pour moi de résister ? De renier qui je suis ?

-          - Nessie, je … je ne savais pas.

-          - Non, bien sur que non. Tu ne penses qu’à toi !

-          - Tu es la seule chose à laquelle je pense, Nessie.

-          - C’est faux ! hurlais-je en me levant d’un bond. Si tu pensais vraiment à moi, tu me laisserais tranquille !

-          - Je ne comprends pas.

-          - Est-ce que tu imagine une seule seconde ce que c’est pour moi de t’avoir à mes côtés, surtout dans cet état-là, lui dis-je en montrant son magnifique torse nu, alors que je sais que tu ne veux pas de moi ?

-          - Tu sais que c’est faux, que je te veux …

-          - Alors prends-moi !

L’espace d’un instant, il sembla hésiter. Puis il se rassit sur le canapé, les yeux baissés.

-          - Je ne peux pas.

-          - Qu’est-ce que tu ne peux pas faire, Jake ?

-          - Être loin de toi, Nessie. Je ne peux pas.

-          - Alors reste auprès de moi, murmurais-je en m’asseyant à ses côtés.

Je prenais son visage dans mes mains et l’obligeais à me regarder. Je caressais tendrement sa joue et approcha dangereusement mes lèvres des siennes.

-         - Mais je ne peux pas non plus être proche de toi comme ça, dit-il en se levant. Je n’ai pas le droit, pas encore.

Il se jeta dehors et je n’eus le temps que d’entrevoir son pelage roux qui disparaissait à travers les arbres. Il me laissait seule encore une fois.

-          - Je n’imaginais pas ta maison comme ça, me dit Dan en descendant de ma Volvo.

-          - Et comment tu l’imaginais ? lui demandais-je en montant les marches.

-          - Normale, répondit-il. Mais pas ça !

Je souris et entrais. Ma mère était assise dans la salle à manger, elle écrivait. Mon père était debout devant la porte du balcon. Il se retourna quand on entra dans la pièce. Il avait un air grave que je n’appréciais guère.  Il se passait quelque chose, je le sentais.

-          - Bienvenue ! s’exclama ma mère en se levant.

Dan lui tendit la main et l’espace d’une seconde mon cœur cessa de battre. Ma mère eut un petit rire et le prit dans ses bras, évitant ainsi de le laisser toucher sa peau froide. Bien que surpris par son geste, Dan lui sourit.

-          - Je te présente ma tante, Bella. Et voici mon oncle, Edward.

- Mon père s’avança et lui fit un signe de tête.

-          - Mettons nous au travail, dit-il en nous emmenant dans son bureau.

Il s’installa derrière son bureau et nous indiqua les chaises en face de lui. Dan semblait impressionner par mon père et il le savait. Il semblait même s’en amuser. Durant toute la session, il ne cessait de l’observer d’un regard insistant. Je me sentais particulièrement mal à l’aise.

-          - On devrait faire une pause. Edward, je peux te voir dans la cuisine, s’il te plait, lui dis-je laissant Dan seul.

Une fois dans la cuisine je me retournais vers lui et lui jetais un regard froid.

-          - Quoi ?

-          - Comment ça, quoi ? Je veux que tu arrêtes ça !

-          - Arrêter quoi ?

-          - Tu sais très bien ! Lire en lui comme ça, je veux que tu arrêtes. Et je veux que tu sois gentil !

-          - Je suis gentil …

-          - Non, tu n’es pas gentil !

-          - Je croyais t’avoir dit d’être gentil, dit ma mère en entrant à son tour.

- Elle prit mon père par la taille et se blottit dans ses bras.

-         - J’ai été gentil, mais ce garçon a des pensées …

-         - Je ne veux pas savoir ! le coupais-je.

-         - Va rejoindre ton ami, ma chérie. Je m’occupe de ton père, me dit-elle.

Je retournais rapidement auprès de mon ami et le retrouvais qui observait une photo accrochée au mur.

-        -  C’est ta famille ? me demanda-t-il.

-         - Oui.

-         - Ils ont tous l’air si jeune !

-          - Je sais. C'est un truc dans les gênes, ajoutais-je un peu gêné.

Ils étaient tous là. Carlisle et Esmée dans les bras l’un de l’autre, Rose et Emmett, Alice et Jasper toujours à l’écart, Charlie à côté de Jacob et mes parents me tenant dans leurs bras alors que je n’avais qu’une dizaine d’année.  Dan semblait observer la photo de très près, comme si il tentait de graver dans sa mémoire chaque visage, sans doute pour les associer avec ce qu’il savait déjà d’eux. Mais je n’appréciais pas de le voir observer d’aussi près les membres de ma famille.

-         - Elle ça doit être Rosalie, non ?

-         - Oui. C’est Rose, dis-je en souriant.

     Je lui avais tant parlé d'elle et surtout de notre relation si forte. Elle avait toujours été comme une seconde mère pour moi.

-         - Elle te manque beaucoup.

-         - Ils me manquent tous.

-         - Ton oncle et ta tante n’ont pas l’air d’avoir vieillis. C’est quoi leur secret ?

-        -  Je ne sais pas …

-         - Lesquels sont tes vrais parents ? enchaina-t-il.

-         - Euh … ils … ils ne sont pas sur les photos, balbutiais-je. Si on s’y remettait avant que mon oncle ne revienne.

-        -  Il est impressionnant ton oncle, me dit Dan en venant s’assoir à mes côtés.

-        -  Je suis désolé pour ça, il est très protecteur avec moi. J’ai beau lui dire qu’on est seulement amis, ça ne change rien.

-         - C’est ce qu’on est ? Amis ?

Je me retournais vers lui. Il semblait presque blessé de l’adjectif que j’avais attribué à notre relation.

-        -  Je veux dire, reprit-il en se replongeant dans son livre d’histoire, ça me va, amis.

-         - Mais tu … tu voudrais plus ? balbutiais-je.

Il releva les yeux vers moi et il n’eut pas besoin de parler. Il voulait plus. Il me voulait.

-          - Bien, il est temps de s’y remettre, annonça mon père en entrant dans la pièce.

- Une heure plus tard, je raccompagnais Dan chez lui. Il ne prononça pas un seul mot durant tout le voyage.

-          -  Je suis désolé si je t’ai blessé, me dit-il alors que je venais de me garer devant chez lui.

-          - Quoi ? Tu ne m’as pas blessé.

-         - Tant mieux, c’est la dernière chose que je veux.

Il posa un regard tendre sur moi et je pus lire en lui. Je fus capturée dans ses yeux verts émeraude. Je n’avais pas remarqué à quel point il était beau jusqu’à cet instant. Sa peau caramel semblait si douce, et son odeur sucrée m’enivra. Il continua à me regarder tendrement puis il se pencha lentement vers moi. Son visage approchait dangereusement du mien. Le plus étrange fut que je voulais qu’il se rapproche encore plus. Il n’était plus qu’à quelques centimètres de moi, ses lèvres déposèrent alors le plus tendre des baisers sur ma joue.

-          -A demain, me dit-il avant de s’enfuir.

-          

            -Alors ? Comment c’était cette séance de devoirs ?

Jacob était assis sur le rebord de ma fenêtre quand j’entrais.

-          -Mon père t’a laissé monter ?

Je déposais ma veste sur mon lit et alla le rejoindre.

-          -Ils sont sortis … pour …

-          -Chasser, finis-je pour lui. Après toutes ces années tu ne t’y fais toujours pas, n’est-ce pas ?

-          -Si on parlait d’autre chose, dit-il en se rapprochant un peu plus de moi.

Sa main n’était qu’à quelques centimètres de la mienne. Je mourrais d’envie de blottir la mienne au creux de sa main mais quelque chose m’en empêchait.

-          -Et ce Dan ?

-          -Comment tu connais son nom ?

-          -Tu ne croyais pas que j’allais laisser ce blanc bec s’approcher de toi sans me renseigner sur lui, dit-il en bombant le torse.

-          -Jake ! m’indignais-je.

-          -Je plaisante. Bella m’en a parlé.

Voilà un des mauvais côté d’avoir pour âme sœur le meilleur ami de sa mère.

-          -C’est un ami, lui répondis-je en évitant son regard.

-          -Seulement un ami ?

-          -En quoi ça te regarde Jacob ? Après tout, toi et moi c’est impossible, non ? C’est toi qui l’a dit.

-         - Je sais. Mais je veux juste que tu sois prudente.

-          -Je le suis, promis.

Il prit ma main dans la sienne et je sentis mon cœur battre plus fort. Malgré tout, je savais que moi non plus je ne pouvais pas être loin de lui-même si être à ses côtés me faisait si mal. 

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29 juillet 2010

Chapitre 2 : la rencontre

 

Ma mère avait insisté pour me préparer un petit déjeuner monumental mais tout ce que j’étais capable d’avaler c’était mon bol de sang habituel. Je pouvais manger de la nourriture humaine mais je détestais ça. Tout avait un gout de plastique comparé au sang et encore plus le sang humain. Mais j’avais arrêté d’en boire il y a déjà un moment. Je l’avais fait pour mes parents. Je détestais tout autant qu’eux l’idée de me nourrir d’humains mais résister avait été très dur au début. Puis avec le temps on s’y habitue.

-        -  Tu ne veux rien avaler de plus ? me demanda-t-elle pour la centième fois.

-         - Non, ça me suffit, dis-je en finissant mon bol.

-        -  Et tu es sur que tu ne veux pas que je t’accompagne.

-        -  Maman, je suis assez grande pour me débrouiller toute seule.

-         - Arrête de t’inquiéter, Bella, lui dit mon père qui venait de la rejoindre.

Il la saisit par la taille et l’attira vers lui pour l’embrasser. Ils s’aimaient tellement. J’aimais les voir ensemble, c’était magique. Ils étaient comme deux aimants selon les mots de grand-mère Renée. C’était incroyable de les voir évoluer ensemble. Je voulais vivre quelque chose de similaire et de préférence avec Jacob.

-        -  Je dois y aller sinon je vais être en retard, leur dis-je en prenant mon sac au vol.

-         - Passe une bonne journée, ma chérie. Je t’aime, me cria ma mère alors que je passais la porte.

Une fois assise dans la voiture, je me rendais compte que j’avais omis de prendre les clés. Je retournais donc à l’intérieur. Elles étaient juste à l’entrée.

-        -  Tu crois que ça va aller pour elle ? demanda ma mère d’une voix inquiète.

-         - J’en suis sure. Tu sais qu’elle est forte.

-        -  Je le sais oui. Mais je voudrais tant que cette fois-ci elle se fasse de vrais amis.

-         - Des amis autres que Jacob.

-         - Entre autre oui, répondit-elle. Je voudrais tant qu’elle ait une vie normale.

Je ressortais sans me faire voir et remontais dans la voiture. Elle avait l’air tellement inquiète. Je ne savais pas à quel point elle tenait à ce que j’ai une vie normale, des amis alors qu’elle avait renoncé à tout ça pour devenir un vampire. Si c’était tout ce qu’il fallait pour la rendre heureuse, j’allais tout faire pour avoir une vie normale cette fois.

-         - Tu crois que je pourrais me faire embaucher comme mascotte ?

Jacob était adossé à sa moto devant l’entrée principale du lycée de Cordova. L’entrée était surplombée par une énorme banderole à l’effigie de la mascotte du lycée.

-         - C’est un glouton, Jake pas un loup.

-        -  Justement, je ferais bien plus peur que lui, dit-il en montrant ses dents.

-        -  Tu ne fais peur à personne. Et qu’est-ce que tu fais là ? C’est ma mère qui t’envoie ?

-        -  Non, mentit-il. Bon ok, elle s’inquiète c’est tout.

-         - Je sais. Mais je vais bien alors dis-lui d’arrêter de s’inquiéter. Je dois y aller.

-         - Je serais là à la sortie.

-         - Pas besoin, Jake. Je suis assez grande pour rentrer seule.

-         - Bien. Si tu le dis. A plus tard alors,  me dit-il.

Il fit un pas vers moi et me prit dans ses bras l’espace d’un instant beaucoup trop bref. Puis il remonta sur sa moto et partit en trombe. Je pouvais déjà sentir tous les regards posés sur moi. Je pris une profonde inspiration puis pénétrais dans le bâtiment principal. Une fois mon emploi du temps en poche, je me dirigeais vers mon premier cours.

-         - Désolé.

Une jeune brune à la peau couleur caramel me coupa la route et entra en trombe dans la classe.

-        -  Bonjour à tous et à toutes, commença le professeur de maths alors que je m’installais à ma table. Je vous demande d’accueillir votre nouvelle camarade …

-         - Renesmée, Renesmée Cullen, lui soufflais-je.

-         - Votre nouvelle camarade Renezmay Cullen. Prenez place mademoiselle et commençons la leçon d’aujourd’hui.

J’allais me placer dans le fond de la classe là ou personne ne me remarquerais trop. J’avais appris à me fondre dans la masse depuis longtemps. Rester la plus discrète possible pour ne pas se faire remarquer. Je savais que toute ma famille le faisait depuis presque une centaine d’années mais eux n’étaient pas seuls.

-         - Et d’où tu viens ? me demanda une voix aigue à ma droite.

La jeune fille caramel qui m’avait bousculé un peu plus tôt. Elle avait la peau presque aussi belle que celle de Jacob. Elle portait ses longs noirs en queue de cheval. Elle me regardait avec ses magnifiques yeux verts. Elle souriait de tout son visage. Je n’avais encore jamais vu quelqu’un sourire à ce point.

-         - Pardon, je m’appelle Leïla, ajouta-t-elle en me tendant sa main.

-         - Renesmée, répondis-je en la serrant.

-         - C’est un nom bizarre, ça. Ça vient d’où ?

-         - C’est un mélange des noms de mes deux grands-mères. Une idée de ma mère, ajoutais-je pour ma défense. Mais tout le monde m’appelle Nessie.

-         - Nessie ? J’aime bien.

-         - Mesdemoiselles dans le fond, restez attentives, nous rappela le prof.

Leïla me sourit et retourna à son livre. L’heure passa très vite tout comme le reste de la matinée. J’avais eut la chance d’avoir Carlisle comme enseignant jusqu’à ce que je puisse aller à l’école sans éveiller les soupçons. J’étais donc en avance sur la plupart des gens de mon âge. Cependant je n’étais pas en avance en matière de vie sociale, loin de là. J’étais toujours mal à l’aise parmi les humains. Pas seulement à cause de cette douleur constante dans ma gorge mais également parce que je devais prétendre être quelqu’un d’autre.

-         - Tu manges avec moi !

Leïla me prit par le bras et me tira vers une table. Je m’assis à côté d’elle.

-        -  Toi et moi on va devenir des BFF, décréta-t-elle avec enthousiasme. Je veux tout savoir de toi. Premièrement, d’où est-ce que tu viens ?

-        -  D’un peu partout, répondis-je en buvant une gorgée de soda. J’ai beaucoup voyagé.

-        -  Cool, on en reparlera. Et tes parents sont de quels genres ?

-        -  Je ... je vis avec mon oncle et sa femme.

      C'était l'histoire que nous avions du inventer pour justifier que je vive avec un couple à peine plus âgé que moi. Edward devenait le frère cadet de mon père qui m'avait recueillis quelques années auparavant après la mort tragique de mes deux parents dans un accident de voiture. 

        - Désolé.

      C'était tout ce que les gens trouvaient à dire quand ils l'apprenaient. 

         -  Amber est là ! Je reviens tout de suite, me dit-elle avant de quitter la table.

Je respirais. Cette fille était incroyable. Si pleine de vie.

-        -  Elle est comme ça avec tout le monde, t’inquiète.

Je n’avais même pas remarqué que quelqu’un d’autre était assis à la table avec nous. Un jeune homme brun d’environ 1m80 était en train de dévorer un livre tout en buvant un soda. Il avait la même couleur de peau caramel que Leïla mais ses yeux étaient encore plus clairs, presque transparents. Il ne leva même pas les yeux vers moi et j’en profitais pour l’observer. J’étais entouré des êtres les plus magnifiques au monde mais ce jeune homme était de loin l’être le plus beau qu’il ne m’ait jamais été donné de voir. Il leva soudainement les yeux sur moi et je sentis mes joues s’empourprés.

-        -  Je m’appelle Dan, me dit-il en refermant son livre.

-         - Renesmée, lui répondis-je en serrant la main qu’il me tendait.-

Sa main était froide comparée à la chaleur habituelle de ma peau.

-        -  Joli nom.

-        -  Nessie, tu as rencontré mon frère jumeau, dit-elle en s’asseyant à côté de lui.

J’avais bien remarqué une certaine ressemblance. Leïla passa le reste du déjeuner à me parler d’elle et de son frère. Ils avaient emménagé ici alors qu’ils n’avaient qu’une dizaine d’année. Leurs parents étaient avaient ouvert une librairie au centre ville. Leïla adorait cette ville et cette vie simple, loin de tout. Elle aurait pu continuer comme ça pendant des heures mais la sonnerie retentit.

-         - Quel cours tu as ? me demanda-t-elle alors qu’on se dirigeait vers la sortie de la cafétéria.

-        -  Histoire, lui répondis-je après avoir vérifié mon emploi du temps.

-        -  Dan aussi ! Tu restes avec elle ? Prends-en soin, ajouta-t-elle en déposant un baiser sur sa joue.

Je la vis disparaitre dans les couloirs. Je me retrouvais seule avec Dan.

-        -  Je suis désolé pour elle.

-        -  T’en fait pas, je la trouve géniale, riais-je.

-        -  Oui. Elle peut être fatigante parfois. Mais c’est une fille super, ajouta-t-il en me laissant entrer dans la salle de classe.

Il s’assit à côté de moi et ouvrit son livre d’histoire sans un mot. Puis il se tourna vers moi.

-         - Pas trop fatiguée de toujours déménager, me demanda-t-il.

-       -   Euh, je ne sais pas … c’est tout ce que je connais, lui répondis-je un peu désarçonner par sa question ou plutôt par l’intensité de son regard posé sur moi.

-        -  J’imagine oui. Moi j’ai détesté déménager. Devoir se faire de nouveaux amis, trouver sa place.

-        -  Mais tu y es arrivé.

-         - Pas vraiment, dit-il en me souriant. Je crois que je la cherche toujours.

On avait le reste de nos cours en commun ce qui nous donna pleinement l’occasion de discuter de tout et de rien. C’était la première fois de ma vie que je parlais autant de moi à quelqu’un. Tout me semblait plus facile avec lui.

-         - Ça doit être génial d’avoir une aussi grande famille. Il n’y a que nos parents.

-        -  Oui, c’est génial. J’ai de la chance mais c’est dur d’être loin d’eux. C’est la première fois qu’on est séparés. Ils me manquent tous.

Je ne m’en étais pas encore rendue compte mais c’était vrai. Depuis ma naissance, toute ma famille était toujours restée ensemble. Et puis l’été dernier tout a changé. Il a fallut déménager à nouveau et cette fois on dut se séparer. Carlisle et Esmée avaient décidé de se retirer un peu du monde sur l’île où nous passions presque tous nos étés. Alice et Jasper étaient partis pour l’Europe alors qu’Emmett et Rose visitaient l’Amérique du Sud. Quand à la meute, ils étaient tous restés à Forks auprès de Charlie. Chacun d’entre eux me manquait terriblement. Me blottir dans les bras de Rose, laisser Esmée me coiffer pendant des heures, écouter les histoires de Carlisle, jouer à la bagarre avec Emmett et Jasper, passer du temps avec la meute à La Push. Tout ça me manquait terriblement. J’aurais tant donné pour les avoir tous auprès de moi à cet instant.

-         - Je suis désolé, murmura-t-il.

-        -  Pas grave, mais j’ai mes parents et Jake.

-         - Jake ?

-         - Un ami de la famille, éludais-je.

Leïla arriva à ce moment là et me sauva la mise.

-        -  J’adore ta voiture !

-family: Calibri;">-        -  C’était celle de mon père, lui répondis-je en ouvrant ma portière.

-         - On se voit demain, me dit-elle en me prenant dans ses bras.

Bien que surprise par son geste, je lui rendais son étreinte.

-        -  A demain, me dit Dan en souriant avant de suivre son frère.

-        -  A demain.

Il me fallut une vingtaine de minutes pour arriver au chemin qui menait à notre maison. J’arrêtais la voiture dès que je pénétrais dans le chemin. Il était assis au bord de la route. Mon loup. Je sortais de la voiture et le rejoignis près de l’arbre où il était. Je m’assis près de lui et enfouis mon visage dans son pelage roux. Au moment où je le touchais, je lui montrais ma journée. Ses muscles se tendirent quand il vit le visage de Dan. Puis il se coucha auprès de moi. Nous restâmes ainsi un bon moment. J’aimais me coucher tout contre lui que ce soit sous sa forme humaine ou animale. Au bout de quelques temps, il me repoussa délicatement. Il était temps de rentrer. Je me levais à contre cœur et le laissais disparaître dans la forêt. Même si je savais que j’allais le retrouver dans quelques minutes sous sa forme humaine, il me manquait déjà.

Un son familier me parvint aux oreilles avant même que je n’entre. Mon père était assis au piano, il jouait la berceuse qu’il avait composée pour ma mère et que j’aimais tant l’entendre jouer.

-        -  Je veux tout savoir !

Ma mère m’attendait dans le salon. Un livre ouvert sur les genoux, elle m’invita à m’assoir auprès d’elle. Je me blottis dans ses bras et tout comme avec Jake, je lui montrais ma journée.

-        -  Tu t’es déjà fait des amis ? s’étonna mon père.

-        -  C’est génial, s’exclama ma mère ne pouvant retenir sa joie plus longtemps.

Je lui souris heureuse de la rendre heureuse.

-        -  Tu dois mourir de faim ! Tu veux aller chasser ? me demanda ma mère en se levant.

-        -  Avec plaisir, lui dis-je.

-        -  On ne sera pas longue, dit-elle à mon père en l’embrassant tendrement.

Elle me prit la main puis nous sortîmes sur le balcon. Une fois sur la rambarde, elle me regarda puis m’entraina. On atterrit avec légèreté puis on se lança dans une course effrénée. J’aimais courir, j’oubliais tout. C’était comme si je pouvais me fuir moi-même. Je laissais tous mes problèmes, mes peurs, mes pensées derrière moi. Il n’y avait rien d’autre que le vent dans mes cheveux et la forêt autour de moi. Je m’arrêtais d’un coup, stoppée par des battements de cœur. Je repérai les mouvements de l’animal à quelques mètres de moi. Je distinguais son pelage noir brillant. Je n’hésitais pas et me jetais sur lui. C’était un combat perdu d’avance pour lui, ses crocs et ses griffes ne pouvaient transpercer ma peau aussi dure que la pierre ce qui ne l’empêchait pas de se débattre. Une fois que mes crocs se plantèrent dans sa gorge, il se débattu encore plus férocement. Le gout du sang animal n’avait rien d’aussi bon que le gout sucré du sang humain mais il était chaud et rassasiant. Une fois vidé de toute vie, je repoussais sa carcasse et cherchais ma mère du regard. Elle finissait de se nourrir d’un grizzly à quelques centaine de mètres de moi. Je m’assis donc en dessous d’un arbre et l’attendit. C’est alors que j’entendis un bruit derrière moi. Inutile de me retourner, j’aurais reconnu ce pas entre milles. Jake vint s’assoir à côté de moi toujours sous sa forme animale. Il renifla l’odeur de la carcasse puis se tourna vers moi. Il détestait que je chasse. L’idée que je me nourrisse de sang le révulsait toujours et je soupçonnais que ce soit une des raisons pour lesquelles il continuait de me rejeter. Je le dégoutais.

-        -  Ça vous dit une course jusqu’à la maison ? proposa ma mère après avoir fini de manger.

Je me retournais vers Jacob qui s’était déjà mit en position de départ. Il avait beau être le plus rapide de la meute, il n’était pas aussi rapide que moi. Je fus la première à atteindre la maison suivis de lui et de ma mère.

-         - Tu ne pourras jamais me battre, le taquinais-je.

Il grogna puis fit le tour de la maison. Je le rejoignis dans l’entrée, il avait retrouvé sa forme humaine.

-        -  J’apprécie que tu portes un T-shirt sous mon toit, lui dit mon père quand il le vit entrer.

-         - Ce n’est pas pour toi que je le fais, dit-il en jetant un regard à ma mère.

-         - Peu importe, je t’en remercie quand même.

Le reste de la soirée se passa sans encombre, ma mère et Jake se mirent à discuter de La Push et mon père alla s’installer au piano. Je pris mes affaires et montait dans ma chambre finir mes devoirs. Une fois tout ça expédié, je pris une douche. Quand je revins dans ma chambre, Jacob était assis sur mon lit. Il jouait avec le médaillon en or qui était posé sur ma table de nuit. Il le fit tomber sur le sol quand il me vit entrer dans la pièce avec seulement une serviette sur moi.

-         - Je … je … désolé … je … pas … savais … y aller …

-         - Respire, Jake, lui dis-je en me dirigeant vers ma commode. Inutile de sortir en trombe, mon père comprendrait tout de suite et t’arracherais le cœur. Retourne-toi, lui ordonnais-je alors que je sortais un short et un débardeur.

Il obéit et je m’habillais rapidement.

-        -  C’est bon, tu peux à nouveau respirer, lui dis-je en venant m’assoir sur mon lit.

-         - Désolé, me dit-il en me tendant le médaillon qu’il avait fait tomber.

Je l’avais reçu à mon premier Noël, je caressais du bout des doigts l’inscription gravée en français. « Plus que ma propre vie ». La photo de mariage de mes parents y trônait en face de celle de Jacob et moi alors que je n’étais qu’une petite fille. Tous ceux qui comptaient plus que ma propre vie.

-        -  Edward m’a donné la permission de 11h ce soir, dit-il en s’asseyant à côté de moi.

-        -  Génial ! m’exclamais-je. Mais je suis fatigué ce soir, j’ai eut une longue journée, je … je vais aller me coucher, lui dis-je en m’allongeant.

-        -  Je peux rester, le temps que tu t’endormes, me demanda-t-il avec son air de chien battu.

-         - Si tu y tiens, lui répondis-je.

Il s’allongea à côté de moi sans dire un mot. Je pouvais sentir son bras tout contre mon dos. Je mourrais d’envie de me blottir contre lui mais je résistais. Je n’aurais pas la force d’être à nouveau rejetée. Mais la chaleur de son corps tout contre le mien rendait l’exercice si difficile. Sentir sa peau contre la mienne me faisait me sentir si vivante. Aurais-je un jour enfin le droit de l’aimer ? 

 

29 juillet 2010

Chapitre 1 : L'installation

Je devais à nouveau tout recommencer à zéro. Je devrais y être habitué après toutes ces années et pourtant c’était toujours aussi difficile. J’étais née dans une petite ville de l’état de Washington nommée Forks mais nous l’avions quitté avant mon premier anniversaire. Puis on avait changé de ville presque tous les ans. « Il ne faut pas qu’ils aient des soupçons. ». Je savais qu’ils avaient raison. Il était en effet étrange de voir un jeune couple comme mes parents restés toujours aussi inchangé après plusieurs années.  Enfant, je me fichais de savoir où je vivais tant que j’avais ma famille. Mais ça avait changé. Il fallait à chaque fois se faire de nouveaux amis, leur mentir encore et encore. J’avais 16 ans et je n’avais encore jamais eut de véritable ami à part Jacob. Mon Jacob. Il était mon seul ami, le seul à me connaitre vraiment, le seul à me comprendre. Mais depuis quelques temps, notre relation avait changé. J’avais changé.

-          - Tu aimes ta chambre ?

Quel que soit l’endroit où nous étions, ma mère faisait toujours en sorte que je me sente bien. Je regardais la grande chambre qui m’était destinée pour un temps que je ne connaissais pas encore.  Elle était magnifique. Un immense lit était faisait face à une grande fenêtre en-dessous de laquelle une banquette avait été placée.

-          - Elle est parfaite, lui répondis-je en déposant mon sac sur le lit.

-     - Bien. Je vais aller ranger mes affaire, appel moi si tu as besoin de quoique ce soit, me dit-elle en m’embrassant.

Je frémis légèrement au contact de sa peau froide. Elle me sourit et sortit. Il ne me fallut que quelques minutes pour ranger toutes mes affaires. L’habitude. Je finissais par recouvrir mon lit avec la couverture que j’avais depuis ma plus tendre enfance qui me venait de ma grand-mère. Je l’adorais.

-        -  Tu as déjà finie de t’installer ?

L’homme le plus important de ma vie venait d’entrer dans ma chambre, mon père. Lui et moi avions toujours été très proche, plus que n’importe quelle fille et son père. Il lisait en moi si facilement. Il avait été mon premier contact avec ce monde alors que je n’étais qu’un fœtus. Et depuis ce jour, nous partagions ce lien unique.

-          - Oui, je suis devenue une pro ! répondis-je sur un ton que je voulais jovial.

-         -  Je sais que tu détestes déménager mais il ne faut pas qu’ils aient des soupçons.

-          - Je sais tout ça, papa.

-       -   Mais ça ne t’empêche pas d’être triste.

-          Je ne suis pas triste, me défendais-je en m’asseyant près de la fenêtre. Juste fatiguée.

Une magnifique vue de la ville de Cordova s’offrait à moi. Mon père avait un don pour trouver la maison la plus magnifique et la plus isolée de la ville. Et celle-ci était de loin la plus belle et la plus isolée de toutes.

-         -  Fatiguée de mentir, ajoutais-je.

Il vint s’assoir en face de moi et regarda le paysage avec moi.  Le ciel était gris comme partout où nous vivions. Il aurait été encore plus difficile de s’intégrer si mes parents scintillaient chaque fois qu’ils sortaient dehors. Mais le soleil me manquait parfois. J’avais passé quelques jours en Floride chez ma grand-mère quand j’avais une dizaine d’année et j’avais adoré ça.

-         -  Quand tu seras adulte, tu pourras vivre où tu veux, tu sais.

-         -  Je sais. Mais je ne veux pas partir loin de vous, lui répondis-je en me blottissant dans ses bras.

On resta quelques minutes comme ça puis mon téléphone portable vibra dans ma poche.

-         - Il faut que je réponde.

-          - Bien sur, me dit-il avant de se relever.

J’attendais qu’il ait quitté la pièce et répondait.

-         -  Oui j’ai fini.

-         -   

-         - Ok. J’arrive tout de suite.

Je raccrochais et attrapais ma veste. Je descendais les escaliers à toute vitesse.

-         - Soit prudente. Et rentre pour le dîner, me hurla mon père de la cuisine.

Je pris les clés de ma voiture et sortit. Je garais la Volvo devant la porte d’un vieux garage délabré. Je vérifiais l’adresse mais je ne m’étais pas trompée. Je sortis et alla frapper à la porte.

-        -  Rentre !

Je pénétrais dans ce qui avait du être un garage quelques décennies auparavant.  Jacob était adossé à sa moto au centre de la pièce et me regardait avec un grand sourire. Ce sourire qui me faisait toujours craquer. Il portait son T-shirt préféré vert qui soulignait si bien ses muscles. Je sentis mon cœur s’emballer à sa simple vue. Il était si beau que ça en devenait douloureux.

-         - Alors ? Qu’est-ce que tu en penses ?

-         - Ce que je pense de quoi ? lui demandais-je un peu honteuse des pensées qui me venaient.

-        -  De mon garage, idiote !

-        -  Ah ! C’est un garage ? répondis-je pour le taquiner.

-         - Ah ! Ah ! Ah ! Très drôle. Mais sérieux, t’en pense quoi ?

Je me mis à arpenter l’endroit. Je l’étudiais. Il y avait un bel espace, un bureau dans le fond et à l’étage ce qui me semblait pouvoir être transformé en appartement. Je me retournais finalement vers lui d’un air grave.

-         - Eh bien, c’est parfait, répondis-je finalement.

-        -  Je le savais !

Il me prit dans ses bras et me souleva de terre. Il riait si fort que je ne pus m’empêcher de rire avec lui. Il me fit tourner comme il le faisait quand je n’étais encore qu’une petite fille.  Ma tête commença à me tourner et je ne savais pas si c’était à cause du mouvement ou à cause de ses mains posées sur moi. Je sentais son odeur se répandre dans l’air. Contrairement à tous ceux de mon espèce, j’adorais son odeur. Elle était si douce et sucrée. Ma tête me tourna encore plus. Il finit par me reposer.

-         - Ça va ? me demanda-t-il quand je me tins à lui pour ne pas m’écrouler.

-        -  Oui, répondis-je après avoir repris mon souffle. Il y a quand même du boulot, ajoutais-je.

-         - Je sais mais Bella a promis de m’aider un peu alors je pense que ça ira vite.

-         - Parfait.

J’allais m’assoir sur sa moto. Bien que mes parents m’interdisent formellement de faire de la moto, j’adorais m’assoir dessus et imaginer que je pouvais tout simplement rouler pendant des heures dessus. Sentir le vent dans mes cheveux et le soleil bruler ma peau, de préférence avec Jacob à mes côtés. Un jour peut-être, pensais-je en regardant Jacob.

-        -  Descends de là avant que ton père ne me tue ! dit-il en me prenant par la taille.

Il me souleva me déposa délicatement sur le sol. Ses mains s’attardèrent autour de ma taille alors que les miennes caressaient tendrement sa nuque.  Nos visages étaient si proches que je pouvais sentir son souffle sur mon visage. Lentement, mes lèvres s’approchèrent des siennes. Mais avant que je ne comprenne ce qu’il se passait, il avait retiré ses mains et se trouvait à plusieurs mètres de moi. Ce n’était pas la première fois que nous vivions ce genre de moments ces derniers mois et à chaque fois c’était la même chose. Il me repoussait. Et à chaque fois, je me sentais profondément blessée comme à ce moment précis. Je retenais mes larmes de toutes mes forces.

-         - Je suis désolé Nessie …

-        -  Je dois rentrer, le coupais-je en me dirigeant vers la porte.

Il me rattrapa et se plaça entre moi et la porte.

-         - Il faut qu’on en parle. Nessie, s’il te plait.

-         - Il n’y a rien à en dire.

Je le poussais et m’engouffrais dans ma voiture avant qu’il n’ait eut le temps de me rattraper. Une fois seule, je laissais les larmes coulées. Je ne comprenais plus rien. Jacob et moi étions faits l’un pour l’autre, je le savais, il le savait. Il s’était imprégner de moi alors que je venais tout juste de naitre et moi de lui au même moment. Alors pourquoi me repoussait-il ainsi ? J’arrêtais la voiture devant la maison et attendit quelques instants avant d’y entrer. Je ne voulais pas qu’ils sachent que j’avais pleuré. 

-        -  Le dîner est prêt, me dit ma mère alors que je venais d’entrer. Tout va bien ?

Elle n’avait pas besoin de lire dans mes pensées pour savoir que quelque chose n’allait pas.

-        -  Oui, tout va bien. Mais je n’ai pas faim, lui dis-je en montant les escaliers.

-         - Je croyais avoir été clair à propos de toi et Jacob !

Mon père se tenait à présent à côté de ma mère.

-        -  Qu’est-ce qu’il s’est passé avec Jacob ? demanda ma mère inquiète.

-         - Rien ! Il ne c’est rien passé ! Heureux ?! Et je croyais t’avoir dit de rester en dehors de ma tête ! hurlais-je en larme.

Je me ruais dans ma chambre et me jetais sur mon lit. Je le détestais parfois de lire en moi sans ma permission. Je n’avais droit à aucune intimité.  Les larmes refusaient de s’arrêter. Je sentis ses bras m’entourer. Je me blottis contre elle. Il y avait longtemps que je ne frémissais plus au contact de sa peau froide. Elle était aussi dure que la mienne et j’aimais ça. Je m’y sentais en sécurité.

-        -  N’en veux pas à ton père. Il veut juste te protéger.

-        -  Je sais. Parfois j’aimerais avoir ton pouvoir, maman. Je ne veux plus qu’il lise en moi, ajoutais-je en me relevant.

Elle me regarda quelques instants, caressa tendrement mes cheveux puis me sourit.

-        -  D’accord, je verrais ce que je peux faire.

-         - Merci.

-         - Au fait, j’ai un paquet pour toi. En fait plusieurs, ajouta-t-elle.

Elle s’éclipsa et en moins de deux secondes elle était de retour avec des paquets pleins les bras.

-         - De la part d’un peu tout le monde.

Je souris et commença à ouvrir mes paquets.

-         - Alice, soupirais-je en découvrant un sac remplie de vêtements.

Ma tante Alice était la meilleure en ce qui concernait la mode. Elle était si heureuse que je n’ai pas hérité du manque d’intérêt pour la mode de ma mère comme elle me le disait si souvent. 

-         - Celui-là est de la part d’Emmett et  Rosalie, me dit-elle alors que je découvrais mon nouvel IPod.

-        -  Et Jasper a choisit la musique, dis-je en découvrant quelques Playlist.

-        -  Le dernier est de tes grands-parents.

Carlisle et Esmée n’étaient pas mes véritables grands-parents étant donnés qu’ils avaient adoptés mon père mais je les aimais aussi fort que Charlie et Renée. J’ouvris lentement l’écrin en velours rouge. 

-         - Il est magnifique, soupirais-je le souffle coupé.

Je venais de découvrir un magnifique bracelet en or surmonté par l’emblème de ma famille. « Le lion représente le courage, la main la justice et le trèfle l’éternité» m’avait expliqué Carlisle quand j’avais 6 ans. Je pouvais passer des heures  à l’écouter me raconter les histoires de notre famille et de notre espèce, surtout ses règles.

-        -  Courageux, juste et éternel. Tout ce qu’un Cullen doit être, ajouta mon père en entrant dans ma chambre.

Il vint s’assoir à côté de ma mère. Elle lui prit la main et je vis son bracelet. Le même que portait les hommes Cullen. Ma mère portait le sien en collier comme les femmes Cullen. Nous étions une famille unique en son genre même pour notre espèce. Mais j’aimais cette famille plus que tout.

-         - Je suis désolé de m’être énervé tout à l’heure, lui dis-je en accrochant mon bracelet à mon poignet droit.

-        -  Et je suis désolé d’avoir lu en toi sans ton autorisation. Je ne le ferais plus, je te le promets.

-         - Vraiment ? lui demandais-je d’un ton sceptique.

-        -  En tout cas, j’essaierais, dit-il.

Je jetais un regard de désespoir à ma mère.

-        -  Je l’en empêcherais, promis, me dit-elle en riant.

-         - Merci, maman.

-         - Tu devrais dormir, mon ange, tu te lèves tôt demain, dit-elle en se levant.

-        -  Qu’est ce que vous allez faire ce soir ?

Mes parents ne dormaient pas. Jamais.

-        -  Ton père va aller chasser et moi je finirais de déballer les cartons. Bonne nuit, Nessie, ajouta-t-elle avant de sortir.

-        -  Bonne nuit ma chérie, me dit mon père en m’embrassant.

-        -  Bonne chasse.

Il referma la porte derrière lui. Je me mettais rapidement en pyjama et me mettais au lit. Au moment où j’allais éteindre la lumière, mon téléphone vibra.

« Je peux monter ? »

Je me dirigeais vers la fenêtre et l’ouvrit. Puis j’allais me rassoir sur le lit. La seconde suivante, Jacob pénétrait dans ma chambre. Il ne portait qu’un short et des baskets. Il était venu sous sa forme de loup. Je sentis mon sang bouillonner à la vue de son corps presque nu. Il vint s’assoir au pied de mon lit. Il ne parla pas immédiatement ce qui me laissa le temps pour reprendre mes esprits.

-        -  Je suis vraiment désolé, Nessie.

-        -  Je sais, Jake. Pas la peine de t’excuser. C’est ma faute. Mais ça n’arrivera plus, ajoutais-je. J’ai compris que tu ne voulais pas de moi. Alors ça n’arrivera plus, balbutiais-je.

Je n’arrivais même pas à le regarder dans les yeux. Je gardais les yeux fixés sur mon dessus de lit. Je le sentis s’approcher un peu plus près de moi puis il prit mon visage dans ses mains.

-         - Je te veux, Nessie. Plus que n’importe quoi au monde, me dit-il en plongeant son regard dans le mien. Mais ce n’est pas bien, tu es si jeune.

-        -  Je serais toujours plus jeune que toi, Jake.

-        -  Je sais, mais tu n’es encore qu’une enfant.  Tu n’es pas prête pour ça.

-         - J’ai 16 ans, Jake, je ne suis plus une enfant.

-        -  Techniquement tu n’as que 12 ans, Nessie.

Je savais qu’il utiliserait ça contre moi un jour. J’avais grandis deux fois plus vite que les êtres humains lambdas jusqu’à mes 8 ans où ma croissance était devenue à peu près normale. Mais je m’étais toujours sentie bien plus âgée que mon âge. Depuis ma naissance, j’avais fait preuve d’une intelligence exceptionnelle et puis j’étais une espèce unique. Même si je savais que d’autres être comme moi existaient, je n’en avais jamais rencontré. Personne d’autre que moi ne pouvait donc dire si j’étais prête ou non.

-         - Je ne suis plus une enfant, Jake. Et si tu ne peux pas voir ça, j’en suis désolé pour toi. Mais crois-moi quand je te dis que je suis prête pour ça, lui dis-je en prenant sa main.

La chaleur de sa peau se répandit dans tout mon corps. Il ne me repoussa pas, je pouvais voir qu’il hésitait. Puis il retira brusquement sa main et se leva.

-         - Je devrais y aller. Edward ne m’a donné que 5 minutes avant de me tuer, dit-il en riant. Mais je voulais te donner ça.

Il se rapprocha de moi et déposa quelque chose dans ma main. Je l’ouvris et découvris longue chaine au bout de laquelle se trouvait un magnifique pendentif en bois représentant un loup. Le même loup que ma mère portait à son poignet.

-        -  Merci, lui dis-je.

Je me levais et le prenait dans mes bras. Il ne me repoussa pas cette fois. On resta ainsi de longues minutes avant qu’un rugissement connu ne vienne nous déranger.

-        -  Tu devrais y aller, il n’hésitera pas à te tuer, lui dis-je en relâchant mon étreinte.

-         - Ça fait plus de dix ans qu’il me dit ça, ria-t-il.

Un autre grognement résonna dans la maison.

-        -  Je vais quand même y aller, dit-il en sautant par la fenêtre.

Je le regardais s’engouffrer dans la forêt. Il me manquait déjà. Je m’allongeais sur mon lit. Je m’endormais avec un loup tout contre mon cœur. 

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The Twilight Saga : Sunrise [Renesmée et Jacob]
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